Pour cette seizième étape de notre voyage, nous entrons en Equateur et découvrons un nouveau pays. Après des routes au dénivelé à nous faire perdre les pédales, nous y découvrons la belle ville coloniale de Cuenca, ainsi que la végétation surprenante du parc national Las Cajas. Notre route nous emmène ensuite à la station thermale de Baños, aux portes de l’Amazonie.
Au programme : l’hospitalité équatorienne, du dénivelé, une ville coloniale, des eaux thermales et du vélo …
L’étape en bref
Les chiffres de l’étape
Distance | 389 km // Total = 8 874 km |
Durée | 13 jours, dont 8 jours de vélo |
Crevaisons / Casses | 5 crevaisons 🙁 |
Nuits | 10 nuits en auberge 1 nuit chez l'habitant 1 nuit dans divers lieux (salle paroissiale) 1 nuit en bivouac |
Le trajet
Nos coups de cœur
♥ Le parc national Las Cajas
♥ La belle ville coloniale de Cuenca
♥ La station thermale de Baños, avec ses cascades et ses thermes
Nos aventures en détail
1. De Macara à Loja : nos découvertes de l’Equateur
Pour notre première journée de route en Equateur, nous quittons Macara, à la frontière du Pérou, sous une chaleur de plomb. Nous sommes à 400 m d’altitude et il doit faire pratiquement 40°C. Comme nous avons décidé de traverser l’Equateur par les montagnes, nous devons nécessairement grimper pour regagner en altitude et rejoindre la Cordillère des Andes. Ces premiers kilomètres en Equateur sont très durs : les pentes raides combinées à la chaleur nous obligent à pousser les vélos. A ce moment-là, nous avons de sérieux doutes sur notre capacité à pouvoir pédaler sous ces latitudes …
Alors que nous poussons nos vélos dans une de ces pentes bien raides, un pick-up s’arrête au bord de la route. Victor, un Equatorien de Macara, nous propose de nous avancer de 100 km. Sans hésiter, nous acceptons sa proposition. Bien au frais, nous profitons de cette première rencontre avec un Equatorien pour en savoir un peu plus sur le pays. La différence avec le Pérou est tellement frappante à nos yeux que nous avons du mal à comprendre d’où elle vient.
Déposés à un carrefour par Victor, nous continuons notre route en direction de Catamayo. Là encore, nous nous rendons compte qu’il y a beaucoup de dénivelé en Equateur. Pas comme les « montagnes russes » du Pérou, mais ça grimpe quand même pour redescendre juste après … A Catamayo, nous prenons une chambre dans une auberge et profitons de ces petites choses que l’on a retrouvé avec plaisir en passant la frontière : des glaces et de la bière fraîche qui sort d’un frigo, des bonnes petites brioches pour le petit-déjeuner, … On aime déjà l’Equateur 😊
Le lendemain, alors que nous sommes en train de pique-niquer sur le bord de la route, en pleine montée, une voiture s’arrête à notre hauteur. « Hey, how are you ? Where are you from ? ». C’est Antoine, un Franco-Equatorien, qui voyageait aussi en vélo et qui fait actuellement quelques mois de pause chez son père, Equatorien, qui vit à quelques kilomètres d’ici. Il nous propose de nous accueillir ce soir, dans la campagne.
Nous changeons donc nos plans et sortons de la Panaméricaine pour aller chez Antoine et son père, au hameau d’Aguangora. Le père d’Antoine, qui vivait en France auparavant, est potier et nous explique pourquoi il est revenu en Equateur. Il a acheté un terrain ici avec une petite maison pour une bouchée de pain et il nous dit qu’il vit avec 200$ par mois. La vie est donc beaucoup moins chère ici qu’en France et il dit aussi qu’il y a plus de liberté et moins de contraintes pour vivre de son travail, en l’occurrence pour lui, vendre ses sculptures.
La vue de la maison est superbe et le hameau est vraiment calme. Un vrai petit coin de paradis ! Nous prenons un apéro tous ensemble, coutume bien française, puis nous cuisinons des crêpes. La soirée est très agréable et nous sommes contents de parler français avec nos hôtes !
2. De Loja à Cuenca
Après cette parenthèse, nous reprenons la route pour rejoindre la ville de Loja, une quinzaine de kilomètres en contrebas d’Aguangora. Sur ces 15 km de descente, Pauline réussit à crever, à cause d’un fond de jante abîmé. Ce sera le début d’une longue série noire … Nous sommes dimanche et tout est fermé ou presque à Loja. La seule attraction de la ville se trouve dans la cathédrale. En effet, nous sommes en plein dans la période de pèlerinage pour venir voir la Vierge de Cisne. De nombreux pèlerins font d’ailleurs le voyage … à vélo 😉
De Loja, nous continuons de remonter vers le nord, en suivant la Panaméricaine jusqu’à Cuenca. Autour du village de Saraguro, nous traversons une région où la plupart des habitants portent un costume traditionnel très particulier puisqu’il est intégralement noir. Les hommes ont les cheveux longs, attachés en une petite natte, un chapeau noir, une veste noire et un pantacourt noir assez élégant. Les femmes quant à elles portent une veste noire et une longue jupe noire. Ces Equatoriens descendent des Incas et portent le deuil du dernier empereur Inca Atahualpa, mort en 1533 au Pérou. Ces tenues traditionnelles sont particulièrement élégantes, en comparaison de ce que nous avons vu dans les Andes auparavant.
Après 4 jours de route, 2 crevaisons supplémentaires et une dernière longue journée, nous arrivons à Cuenca, rincés par une soudaine averse orageuse. Nous trouvons une chambre dans une auberge calme, avec vue sur une petite rivière et sur la ville. Le lendemain, après un bon petit-déjeuner à base de fruits frais du marché, nous partons nous promener en ville. Comme Quito, capitale de l’Equateur, Cuenca possède un très beau centre historique colonial. Celui-ci est même classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Nous déambulons, le nez en l’air. La ville est très belle. Nous allons même visiter le musée du chapeau Panama. Le fameux chapeau de paille est en effet originaire des environs de Cuenca, et non du Panama ! Ici, on l’appelle simplement « chapeau de paille ». Il a pris le nom de Panama, car tous les ouvriers qui ont creusé le canal du même nom portaient le chapeau équatorien pour se protéger du soleil.
Depuis Cuenca, il est possible de rejoindre facilement (1h de bus) le parc national Las Cajas. Ce parc, situé entre 3.100 et 4.400 m d’altitude, abrite une végétation typique des paramo. Ces biotopes n’existent que dans les Andes du nord de l’Amérique du Sud (Colombie, Equateur, Pérou) et uniquement sur certaines zones, bien localisées. Bref, la végétation est bien différente de ce que nous avons vu sur la route jusqu’ici !
Bien que le temps soit couvert, nous nous promenons dans le parc pendant 3h et nous en prenons plein des yeux. Nous observons de beaux oiseaux colorés et la flore y est particulièrement intéressante. Compte tenu de l’altitude, celle-ci est loin d’être exotique. Elle est plutôt « primitive ». Quoi qu’il en soit, au gré de notre promenade entre les lagunes, nous nous régalons vraiment des paysages.
3. De Cuenca à Baños
De Cuenca à Riobamba, nous prenons le bus. Plutôt par manque d’envie de pédaler que par manque de temps cette fois-ci. Arrivés bien fatigués de la route à Cuenca, nous n’avons pas envie d’enchaîner sur d’autres grosses journées de dénivelé. De plus, les paysages semblent assez semblables à ce que nous avons vu entre Loja et Cuenca.
Nous arrivons à Riobamba sous une pluie torrentielle et certaines rues sont même inondées. Nous nous dépêchons de quitter le terminal de bus et rejoignons le centre-ville pour trouver un hébergement pour la nuit. Nous finissons dans une auberge un peu miteuse, qui a cependant le mérite d’être bon marché : 6$ par personne (environ 5€).
Le lendemain, nous prévoyons d’aller jusqu’à la station thermale et ville touristique de Baños, à 55 km de route. La route est d’ailleurs plutôt en descente, donc nous prenons tout notre temps le matin. Nous ne quittons Riobamba que vers 10h, après un petit détour au marché pour acheter de quoi pique-niquer ce midi : de l’avocat, des fraises, du fromage et du pain 😊
La route commence en effet facilement, en descente. Nous apercevons même notre premier volcan d’Equateur, le Chimborazo, plus haut sommet du pays, avec ses 6.263 m d’altitude. Le temps est assez changeant ici et le sommet sera bien vite de nouveau derrière les nuages. En après-midi, la série noire des crevaisons s’allongent : 2 crevaisons pour Pauline en … 500 m ! Toujours à cause du fond de jante abîmé … C’est donc au gros scotch que nous essayons de le renforcer.
Sur la route, nous rencontrons aussi deux autres cyclistes : un Chilien et un Hollandais, voyageant vers le Sud. Entre les crevaisons et les discutions entre cyclistes, nous avons bien perdus 2h aujourd’hui et ce n’est que vers 18h que nous arrivons enfin à Baños. La ville, très touristique, est surtout connue pour ses eaux thermales, chauffées par le volcan Tungurahua qui est tout proche. Comme le Chimborazo, nous n’en avons aperçu son sommet que très brièvement, entre deux nuages.
Nous restons deux jours à Baños et en profitons pour découvrir les alentours, notamment la fameuse route des cascades. A vélo, nous descendons le long du rio Pastaza et découvrons les belles cascades qui ponctuent la route. Les deux cascades les plus impressionnantes sont celle du Manto de la Novia et celle du Pailon del Diablo, qui font respectivement 40 m et 80 m de haut. Pour voir la première cascade sous un autre angle, nous empruntons un tarabita, une sorte de petite nacelle qui court le long d’un câble. A plus de 40 m au-dessus du vide, nous survolons donc la cascade dans notre petite nacelle. Très sympa comme expérience !
Après la route des cascades, nous profitons des eaux thermales pour détendre nos muscles endoloris. Bien reposés, nous sommes maintenant prêts à reprendre la route dans la région des volcans ! Nous espérons juste que le temps sera suffisamment dégagé 😉
2 Commentaires
lesandesenrouelibre
9 octobre 2018 le 22 h 18 minCoucou les copains,
Vos photos sont splendides, comme toujours…c’est malin ça nous fait bien envie l’Équateur maintenant 😀
Bonne route dans les volcans!
Pauline & Simon
9 octobre 2018 le 22 h 26 minAhah mais oui, il faut venir, c’est bien l’Equateur 🙂
Des bisous à vous tous !