Pour cette vingtième et dernière étape de notre voyage, nous quittons définitivement la Cordillère des Andes, fil conducteur de notre découverte de l’Amérique du Sud. Nous roulons dans des plaines où la chaleur rythme nos journées, avant de terminer au bord de l’eau, sur la côte Caraïbe. Cette ultime étape colombienne sera encore l’occasion de découvrir une autre facette de ce pays aux milles et un visages.
Au programme : la dernière descente des Andes, des iguanes, les derniers coups de pédale, des plages paradisiaques et du vélo …
L’étape en bref
Les chiffres de l’étape
Distance | 697 km // Total = 12 107 km |
Durée | 26 jours, dont 11 jours de vélo |
Crevaisons / Casses | 3 crevaisons 🙁 |
Nuits | 22 nuits en auberge 2 nuits en camping 1 nuit chez l'habitant (Warmshowers) |
Le trajet
Nos coups de cœur
♥ La sérénité du village de Mompox et de ses environs
♥ La ville fortifiée de Carthagène des Indes
♥ Le parc national de Tayrona et ses plages paradisiaques
Nos aventures en détail
1. Nos derniers kilomètres dans les Andes et le retour sur le plat
Nous quittons Floridablanca avec Gerardo, qui nous accompagne sur les 25 premiers kilomètres. Bien reposés par nos 2 jours de repos chez lui, nous sommes fins prêts pour nos derniers kilomètres dans les Andes et pour notre dernière descente ! On l’attendait depuis un moment celle-ci 😉 Toujours dans la montagne, nous tombons sur un étonnant spectacle : un « autoroute » de fourmis qui transportent toutes des morceaux de feuilles. En remontant leur chemin, nous comprenons qu’elle montent dans les arbres, jusqu’au bout des branches, pour y couper des petits bouts de feuilles. Nous apprendrons par la suite que ces fourmis, appelées fourmis coupe-feuille, utilisent les feuilles comme substrat pour la culture d’un champignon dont elles se nourrissent. Très impressionnant dans tous les cas !
Deux jours à peine après avoir quitté Gerardo, nous nous retrouvons sur une route plate, au niveau de la mer. Comme nous pouvions nous y attendre, il fait très chaud. Nous roulons bien, la route est large et en bon état. Nous apercevons les contreforts de la Cordillère Orientale sur notre gauche, qui marquent la frontière avec le Venezuela.
Puis, alors que nous roulions plein nord, nous bifurquons vers l’ouest, laissant les montagnes derrières nous définitivement. Adieu Cordillère ! Ou à la prochaine fois, qui sait ? Nous quittons également ce grand axe routier et nous nous retrouvons sur une petite route pour rejoindre le village de Mompox. Nous traversons une région de marécages et découvrons la faune qui la compose. Il y a toujours de nombreux oiseaux mais ce sont surtout les iguanes qui retiennent notre attention. C’est la première fois que nous en voyons !
Le long de la route, nous observons aussi les pêcheurs sur leurs longues embarcations de bois. Les petits villages que nous passons sont eux aussi bien différents de ce que nous avions vu dans les montagnes jusqu’ici. Les maisons, toutes simples, sont faites de quelques planches, de tôle ondulée et d’un toit en feuilles de palmiers. Nous n’attendions pas grand-chose de cette région mais avons été agréablement surpris par le contraste qui s’est offert à nous.
Arrivés à Mompox, nous découvrons un petit village colonial, authentique et épargné des circuits touristiques traditionnels. La vie semble bien douce ici. Les ruelles qui retiennent la chaleur sont vides en journée et ne reprennent vie que lorsque le soleil commence à décliner. Les enfants pêchent dans le fleuve ou y piquent une tête. Mompox nous paraît être la ville parfaite pour une dernière journée de repos avant d’entamer notre dernier tronçon de route pour Carthagène.
Nous quittons Mompox après une journée au rythme nonchalant de la petite ville et rejoignons la rive du fleuve Magdalena. Nous prenons un petit bateau pour le traverser et continuer notre route de l’autre côté. La traversée du fleuve est une drôle d’expérience : le bateau est en réalité une longue barque en bois, où tout ce qui peut rentrer y est entassé. Enfin, ce sont surtout les motos qui remplissent la barque, car ici tout le monde se déplace à moto.
Arrivés de l’autre côté du fleuve, à Magangué, nous sentons directement un changement d’ambiance. Tout le monde nous avait prévenu que l’ambiance de la côte était bien différente de l’ambiance du reste de la Colombie. Mais nous ne nous attendions pas à ça tout de suite ! Magangué est une ville chaotique, où les motos règnent sur la circulation, où les enceintes crient à tue-tête, … Bref, une ville bordélique et épuisante où il ne fait pas bon se reposer. Est-ce l’ambiance des Caraïbes qui nous tombe dessus tout d’un coup ?
2. L’arrivée à Carthagène
Pour nos derniers kilomètres avant de rejoindre Carthagène, nous prenons le temps et faisons de petites étapes. Est-ce pour échapper à la chaleur insoutenable ? Ou pour savourer ces derniers kilomètres ? Dans tous les cas, nous n’avons pas la motivation pour nous lever à 5h et profiter de quelques heures de pédalage à la fraîche comme nous l’avions fait dans le sud de la Colombie. Nous prenons notre temps le matin et partons alors qu’il fait déjà trop chaud. Du coup, après 3h de vélo, nous sommes complètement rincés ! Chacun sa stratégie … 😉
Nous nous arrêtons 20 kilomètres avant Carthagène car la nuit commence à tomber et que nous ne voulons pas arriver de nuit dans une ville gigantesque. Le lendemain, nous partons joyeusement vers la destination finale de notre voyage, l’objectif que nous avons en tête depuis que nous avons commencé à pédaler à Ushuaïa, 12.000 km plus bas. Nous avons un petit pincement au cœur lorsque nous voyons le panneau « Bienvenue à Carthagène des Indes » … Mais la réalité reprend bien vite le dessus et nous n’avons pas vraiment le temps de savourer notre entrée dans Carthagène. La circulation est chaotique, les motos, motos-taxis, taxis et bus klaxonnent dans tous les sens. Tant bien que mal, nous nous faufilons jusqu’au centre historique.
NOUS SOMMES ARRIVES !! Le compteur affiche plus de 12.000 km et 332 jours de voyage ! Quelle fierté 🙂
Nous découvrons le centre historique de Carthagène, avec ses belles maisons coloniales colorées et son enceinte fortifiée. La ville a été fondée en 1533 par Pedro de Heredia, un conquistador espagnol. Grâce à sa position stratégique, elle s’est développée comme l’un des ports les plus importants du continent. En effet, située au nord du continent Sud-Américain, Carthagène est la porte d’entrée idéale sur les Andes. Au fil des années, les richesses s’y sont accumulées et la ville a attiré de nombreuses convoitises. Attaquée de nombreuses fois par les anglais et les français, la ville s’est dotée d’un important système de fortification, qui reste aujourd’hui l’un des plus complet d’Amérique du Sud.
La ville s’est aujourd’hui étendue bien au-delà de ses fortifications et le Carthagène moderne domine le vieux centre du haut de ses gratte-ciels. Carthagène est aussi devenue l’une des villes les plus touristiques de Colombie et tout y est bien cher … Après avoir pris le pouls de cette citée vibrante et colorée, nous décidons d’aller nous reposer quelques jours au bord de la mer des Caraïbes.
3. Détente au bord de la mer : Tayrona et Palomino
Tous les Colombiens que nous avons rencontrés durant notre voyage nous ont ventés la beauté du parc national Tayrona. Depuis Carthagène, nous prenons d’abord un bus pour Santa-Marta (5h). Le lendemain, nous rejoignons l’entrée sud du parc (Calabazo, moins d’1h de bus depuis Santa-Marta). Cette entrée est peu fréquentée car les premières plages se trouvent à environ 4h de marche. Nous, ça nous convient très bien de marcher tranquillement au milieu de la forêt tropicale.
Après 2h de marche, nous atteignons le minuscule village indigène de Pueblito. La région est en effet habitée par 4 peuples indigènes, dont les Kogis, que vous avez peut-être vus dans le dernier épisode de Rendez-vous en Terre Inconnue avec Thomas Pesquet 😉 Nous continuons ensuite pour rejoindre la fameuse plage du Cabo San-Juan : 2,5 km que nous mettrons 2h à parcourir … Le sentier est assez peu praticable. Nous avons plus l’impression de faire de l’escalade ou de la via-ferrata sans corde, mais avec des sacs à dos !
Au bout du chemin, la récompense : une plage absolument paradisiaque, avec de grosses formations rocheuses qui se jettent dans l’eau et des palmiers qui bordent la plage. Nous ne nous faisons pas prier et allons vite piquer une tête dans la mer des Caraïbes !
Derrière la plage, il y a une petite lagune qui est apparemment le repaire de crocodiles. En effectivement, nous voyons des yeux et une gueule qui émerge de l’eau … Ce crocodile est énorme, il doit bien faire 3-4 m de long ! Il rapproche du bord de la lagune, reste immobile, puis repart plus loin de la plage. Très impressionnant !
Le lendemain, nous profitons des autres belles plages du parc, comme celle de la Piscina, avant de terminer notre marche jusqu’à l’entrée principale du parc, à l’extrémité est (Zaino).
Après les belles plages de Tayrona, nous reprenons le bus pour nous rendre à Palomino, un peu plus à l’est sur la côte. Ce village est bien connu des backpackers (que nous sommes redevenus le temps de cette semaine de farniente !) pour sa tranquillité. Il est facile de se la couler douce ici. Il n’y a pas grand-chose à faire, à part marcher sur la plage et se rafraîchir dans l’eau de la rivière, qui coule directement de la Sierra Nevada. La Sierra Nevada de Santa-Marta est la chaîne de montagne côtière la plus haute du monde. En effet, son sommet culmine à 5.775 m d’altitude et se trouve seulement à 42 km de la côte ! A Palomino, nous retrouvons aussi Maud et Julien et Lara et Jorge, deux couples de français en tour du monde, avec qui nous testons les meilleurs restaurants du village 🙂
Bien reposés et rafraîchis par cette parenthèse caraïbéenne, nous faisons le trajet en bus dans l’autre sens pour retourner à Carthagène. Car c’est en effet d’ici que nous avons réservé notre vol de retour. Nous occuperons bien nos 4 derniers jours en Colombie entre la recherche de cartons et de matériel d’emballage, l’emballage des vélos, l’organisation du transport jusqu’à l’aéroport, … Sans oublier quelques petites promenades sur les remparts pour profiter une dernière fois de la chaleur des Caraïbes avant de rentrer en France …
Nous sommes maintenant à l’aéroport de Carthagène, en train d’attendre notre avion. Deux escales à Toronto et Francfort avant d’atterrir à Lyon, dans le froid, bien loin de notre aventure sud-américaine de cette année … Souhaitez-nous un bon retour, on espère vous revoir très vite !
Aucun commentaire