Pour cette quatrième étape de notre voyage, nous remontons toujours la fameuse Carretera Austral, au Chili. La piste traverse d’abord des campagnes isolées avec ses quelques villages pittoresques. Puis nous retrouvons de l’asphalte avec des régions plus peuplées, et même une ville ! Le parcours conserve néanmoins toujours autant de charme avec des paysages époustouflants et une nature grandiose.
Au programme : encore de la piste, des sommets enneigés, des torrents, des lacs immenses, des bivouacs de rêve et du vélo …
L’étape en bref
Les chiffres de l’étape
Distance | 789 km // Total = 2 170 km |
Durée | 21 jours, dont 16 jours de vélo |
Crevaisons / Casses | 0 🙂 |
Nuits | 10 nuits en bivouac 7 nuits en camping 3 nuits en auberge (Futaleufu) 1 nuit en cabane abandonnée/autre lieu couvert |
Le trajet
Nos coups de cœur
♥ Les cathédrales de marbre à Puerto Rio Tranquilo
♥ Le Cerro Castillo et la randonnée jusqu’à la lagune
♥ Le bivouac paradisiaque sur la plage du Lago Yelcho
Nos aventures en détail
1. De Cochrane à Villa Cerro Castillo : les merveilles de la Carretera Austral
A la sortie de Cochrane, le paysage change radicalement de ce que nous avons vu jusqu’ici. Nous traversons d’abord des paysages de canyons, secs et arides. Puis, nous découvrons le Rio Baker, un torrent d’un bleu presque turquoise. Nous roulons toujours sur de la piste, en plus ou moins bon état selon les portions. Dans tous les cas, il nous faut vérifier à intervalle régulier toutes les petites vis de nos vélos : les vibrations peuvent les faire se desserrer très rapidement. C’est comme ça d’ailleurs que Simon a perdu deux vis, l’une derrière une sacoche et l’autre sur le cale-pied de sa pédale. Le ripio n’est définitivement pas tendre avec nous !
Nous longeons ensuite le Lac General Carrera, qui est le 2ème plus grand lac d’Amérique du Sud après le Lac Titicaca. Il est aussi d’un bleu magnifique et est entouré de sommets enneigés. Nous bivouaquons sur une minuscule plage, juste au bord de l’eau et profitons du lever de soleil sur les montagnes le lendemain matin.
Puis, nous nous arrêtons à Puerto Rio Tranquilo, au bord du lac et nous en profitons pour faire une excursion en bateau pour aller voir les cathédrales de marbre. Avec le temps, l’eau a créé des sculptures dans le marbre bleu-vert du bord du lac et ces sculptures ont pris des formes qui font penser à des chapelles ou à des cathédrales. La météo n’était pas particulièrement clémente pour notre excursion mais ces merveilles de la nature sont très impressionnantes : les plus gros blocs de marbre reposent comme sur pilotis et on peut se demander combien de temps ils vont encore tenir debout !
Nous reprenons ensuite la route pour Villa Cerro Castillo, village de 450 habitants, au pied du massif montagneux du même nom. Le massif culmine à 2675 mètres d’altitude et est coiffé d’aiguilles qui donnent l’impression de créneaux d’un château fort.
Le temps est au beau fixe, donc nous en profitons pour faire une journée de randonnée jusqu’au point de vue sur le sommet et la lagune en contre-bas. La vue à 360° au sommet est à couper le souffle, c’est pour l’instant la plus belle randonnée que nous avons faite depuis le début du voyage.
2. De Villa Cerro Castillo à Villa Santa Lucia : la Carretera Austral en version goudronnée
A partir de Villa Cerro Castillo, la Carretera Austral devient asphaltée, bétonnée ou pavée. Bref, du bonheur pour nos pneus 😊
Nous commençons tout de même la route par un premier col à 1120 mètres d’altitude, le premier de notre voyage ! Nous grimpons pendant 2h30 et prenons 700 mètres de dénivelé positif. Rien à voir avec ce qui nous attend plus au nord, mais la pente atteint 9% et nous sommes bien contents d’arriver en haut.
La région que nous traversons maintenant est plutôt une région d’élevage avec des paysages de pâtures et nous ne rencontrons pas d’autres animaux exotiques que des vaches et des moutons.
La prochaine étape de notre voyage est la ville de Coyhaique. C’est la plus grande ville de la Carretera Austral (50 000 habitants), la seule vraie ville que nous verrons sur cette étape en fait. Pour nous, la ville est surtout synonyme de ravitaillement facile. En effet, il y a un grand supermarché où nous trouvons tous les produits et surtout tous les fruits et légumes frais dont nous avons envie !
Jusqu’ici, nous ne croisions un village que tous les 150 km environ (et le plus gros village comptait 2 000 habitants !) et faire ses courses était une vraie prise de tête. Dans chaque village, il y a environ 3 mini-supermarchés et il faut faire le tour des 3 pour essayer de trouver ce qu’il nous faut. Sachant que les régions du sud ne sont desservies que par une piste peu roulante, les fruits et les légumes frais y arrivent rarement. Soit nous avons de la chance et une livraison vient d’arriver, soit il n’y a rien et nous devrons espérer avoir plus de chance au prochain village.
Au nord de Coyhaique, la région est très verte avec des forêts denses. Elle est connue pour sa pluviométrie importante (entre 3,6 et 4 mètres par an !) et nous en ferons l’expérience une journée. Nous roulerons tout un après-midi sous la pluie mais trouvons avec bonheur un abri de bus à un carrefour. Nous y trouvons refuge pour cuisiner puis monterons la tente sous la pluie, derrière l’abri de bus.
Le lendemain, nous commençons directement par un petit col : il ne pleut plus mais la température ne dépasse pas les 9°C … Heureusement que la pente nous réchauffe 😊 Nous retrouvons des glaciers, des cascades et longeons un fjord jusqu’au village de Puyuhuapi. La route est ensuite en excellent état, elle vient juste d’être asphaltée, donc nous roulons rapidement et retrouvons des moyennes qui nous sont plus familières. Nous roulons environ à 13 km/h, ce qui est très acceptable compte tenu du dénivelé (la route n’est jamais plate mais monte et descend sans cesse) et du chargement de nos vélos.
3. De Villa Santa Lucia à Futaleufu : en route pour l’Argentine !
Arrivés à Villa Santa Lucia, il a fallu décider : continuer au Chili sur la Carretera Austral ou bifurquer à l’est pour repasser en Argentine. Notre plan initial était de repasser la frontière car il y a eu un glissement de terrain à Villa Santa Lucia mi-décembre 2017 qui bloquait la route au nord du village.
Peu avant notre arrivée à Villa Santa Lucia, nous apprenons que la route a été réouverte, ce qui nous fait hésiter sur notre itinéraire jusqu’au dernier moment. Après de longues discussions et calculs de kilomètres, nous restons finalement sur notre première idée et quittons donc la Carretera Austral à Villa Santa-Lucia.
Nous traversons le village, où règne encore une atmosphère très pesante, plus de 2 mois après les événements. Un bon tiers du village a été détruit et les pelleteuses déblayent encore les décombres lors de notre passage.
Passé cet épisode sombre, nous nous engageons sur la route qui doit nous emmener en Argentine. Fini l’asphalte, nos pneus retrouvent la piste pour les 80 prochains kilomètres … Et cette piste est vraiment mauvaise : très sableuse et avec des gros graviers qui font glisser nos vélos. Nous peinons vraiment à avancer et roulons à une moyenne de 8 km/h.
Après 2h de lutte contre la piste, nous nous arrêtons au bord du Lago Yelcho, pour un fabuleux bivouac sur la plage. Nous attendions cette plage depuis Coyhaique : un Allemand qui voyage en sens inverse nous avait fait saliver en nous montrant des photos de ce lieu paradisiaque. L’endroit est en effet splendide : nous avons la plage, le lac et la vue sur les montagnes en arrière-plan. Il fait chaud et l’eau du lac est bonne. Nous sortons donc nos maillots de bain pour la première fois du voyage et allons nous tremper dans l’eau.
Comme il est encore relativement tôt, nous faisons un feu sur la plage et nous nous lançons dans un atelier « boulangerie ». Nous avons de la farine et de la levure avec lesquels nous faisons une pâte à pain. Après un temps de repos, nous ferons cuire des petits pains sur les pierres chaudes qui encerclent le feu. Le résultat est plutôt concluant et nous aurons donc des petits pains frais en dessert avec de la confiture et de la Dulce de leche😊
Nous profitons encore de la plage le lendemain matin et nous petit-déjeunons avec le soleil qui se lève et éclaire les montagnes. Malgré l’envie de rester au bord du lac et d’y ouvrir une boulangerie, nous reprenons la piste pour une longue journée de 60 kilomètres. Le ripio est toujours aussi mauvais et nous avançons toujours aussi difficilement. Nous ne nous arrêterons que vers 20h, au bord du Rio Espolon, 5 km avant le village de Futaleufu. Nous n’avons jamais roulé aussi tard, mais n’avons pas trouvé d’endroit où bivouaquer plus tôt. C’est donc à la lumière des lampes frontales que nous planterons la tente ce soir-là.
Au réveil, c’est le déluge. Comme nous n’avons pas beaucoup de route à faire avant de rejoindre le village, nous décidons de rester dans la tente jusqu’à ce que la pluie se calme. Mais elle ne se calme pas … Nous plions donc sous la pluie et pédalons jusqu’à Futaleufu sous la pluie battante. En seulement 5 kilomètres, nous sommes détrempés ! Il pleuvra finalement toute la journée et nous sommes soulagées de n’avoir pas eu à rouler beaucoup aujourd’hui. Nous nous offrons le confort d’une auberge de jeunesse, où nous arrivons à faire sécher nos affaires et où nous pouvons dormir au chaud, dans un lit.
Nous sommes maintenant prêts à repasser en Argentine, où nous remonterons vers la région des grands lacs. Nous devrions profiter de l’asphalte pendant quelques temps et espérons ne pas retraverser des plaines ventées comme dans le sud ! A très vite 🙂
4 Commentaires
Isa
10 mars 2018 le 1 h 01 minComme toujours, super récit qui met bien en exergue les images du film. Well donne !
Marion
10 mars 2018 le 21 h 40 minOlala, je suis tes articles au chaud dans notre Airbnb, et à chaque fois je me dis : Mais quel courage !
Vous êtes incroyables, ça doit être tellement dur physiquement et parfois psychologiquement.
Je reste admirative de votre aventure qui doit être juste unique et tellement enrichissant pour soi, pour votre couple mais aussi pour les autres.
Vivement le prochain épisode 🙂 Have fun !
Pauline & Simon
13 mars 2018 le 11 h 58 minC’est pas facile tous les jours, c’est sûr ! Mais c’est l’aventure tous les jours 😉
Profitez bien aussi de votre voyage !!
Pascal&Odile
14 mars 2018 le 20 h 30 minRoucoucou les loulous ! Super les photos et la video ! Topissime les commentaires ! Z’ette extra supers ! A très, tres vite pour la suite 🙂 d’énormes bisous
Nb : vous prévoyez la publication du livre de recettes en boulange pour votre retour ?