Envie de pédaler dans les montagnes ? Suivez-nous pour 2 semaines sur la route des Grandes-Alpes, entre Thonon-les-Bains et Nice ! Avec nos fidèles montures d’Amérique du Sud, nous avons (re)découvert avec plaisir les paysages incroyables des Alpes françaises. Et, toujours dans l’esprit de nos précédents voyages, nous sommes partis avec notre tente pour être au maximum libres de gérer nos étapes au jour le jour.
Au programme : des cols, des cols, des montagnes enneigées, des marmottes, du fromage et une baignade à l’arrivée …
Distance | 722 km au total, pour des étapes de 45 km à 80 km, à 11 km/h de moyenne |
Durée | 13 jours de vélo, 1 jour de repos |
Difficulté | Difficile, compte tenu d'un dénivelé positif cumulé de 17 000 m |
Budget | 380 € par personne dont 90 € pour le trajet en train (A/R) et 50 € pour l'hébergement (camping) |
1. L’itinéraire
La route des Grandes Alpes est un itinéraire touristique qui traverse les Alpes françaises, du lac Léman à la Méditerranée. Elle a été promue à l’origine, en 1909, par le Touring Club de France, association de promotion du tourisme. Etant également une route stratégique, d’une part grâce à sa proximité avec la frontière italienne et d’autre part car elle relie de nombreuses fortifications alpines, l’Etat a contribué à la réalisation de tronçons de routes manquants. La route des Grandes Alpes ne sera achevée qu’en 1937, après l’ouverture du col de l’Iseran (2770 m), le plus haut col routier d’Europe.
Nous avons suivi l’itinéraire officiel de la Route des Grandes Alpes, depuis Thonon-les-Bains, jusqu’à Nice. Nous avons réalisé l’itinéraire en 13 étapes, découpées principalement selon notre niveau d’énergie et les campings :
– Etape 1 : Thonon-les-bains – Cluses : 59 km, D+ = 1080 m
– Etape 2 : Cluses – La Giettaz : 47 km, D+ = 1850 m
– Etape 3 : La Giettaz – Cormet de Roselend : 61 km, D+ = 2300 m
– Etape 4 : Cormet de Roselend – Val d’Isère : 51 km, D+ = 1620 m
– Etape 5 : Val d’Isère – Termignon : 55 km, D+ = 1120 m
– Etape 6 : Termignon – Valloire : 51 km, D+ = 940 m
– Etape 7 : Valloire – Le Monetier-les-Bains : 39 km, D+ = 1200 m
– Etape 8 : Le Monetier-les-Bains – Guillestre : 65 km, D+ = 1400 m
– Etape 9 : Guillestre – Barcelonnette : 49 km, D+ = 1120 m
– Etape 10 : Barcelonette – Beuil : 82 km, D+ = 2400 m
– Etape 11 : Beuil – Roquebillière : 62 km, D+ = 1700 m
– Etape 12 : Roquebillière – Sospel : 44 km, D+ = 1560 m
– Etape 13 : Sospel – Nice (Antibes) : 51 km, D+ = 1300 m
2. Nos coups de cœur sur la Route des Grandes Alpes
La route en elle même est un coup de cœur et mérite vraiment les quelques litres de sueur que nous y avons laissé. Cependant, quelques cols ou portions de routes nous ont particulièrement marqué. Voici nos coups de cœur de la route des Grandes Alpes !
♥ Le col de l’Iseran, le col routier le plus haut d’Europe
S’il n’y avait qu’un col à retenir, ce serait certainement le col de l’Iseran. Depuis Val d’Isere, la route monte en lacets pendant 16 km dans un décor très minéral, digne de la haute montagne, jusqu’à atteindre 2770 m d’altitude. L’arrivée au col était encore plus surréaliste pour nous car, le col ayant ouvert 10 jours auparavant, la route était encore bordée de murs de neige. En partant tôt (7h30), la route était plutôt calme et nous avons vu de très nombreuses marmottes sur le bord de la route.
♥ Le col de la Cayolle, le col le plus sauvage de la route des Grandes Alpes
Depuis Barcelonette, que nous quittons à 6h30 pour éviter la canicule, nous avons 30 km de montée pour arriver au col de la Cayolle. Celui-ci est loin d’être le col le plus connu des Alpes, mais il se classe parmi nos favoris de cette route des Grandes Alpes. La route est particulièrement étroite, ce qui réduit d’autant le trafic et permet d’apprécier la montée en toute tranquillité. Après avoir sinué au fond des gorges du Bachelard, la route s’ouvre sur un beau panorama alpin et continue en lacets jusqu’au col. Les marmottes et les fleurs des champs sont là pour parfaire le tableau.
♥ Le Cormet de Roselend, au cœur du Beaufortain
Le Cormet de Roselend nous a offert notre seul bivouac de ce voyage et nous avons adoré dormir en altitude, au cœur du Beaufortain. La route qui grimpe au col traverse des alpages, où les vaches préparent tranquillement le lait qui servira à faire du Beaufort et à nous régaler. Sur les derniers kilomètres avant le col, les points de vues sont vraiment sublimes sur le Rocher au Vent, les Aiguilles du Grand-Fond et la Dent d’Arpire.
♥ Le col de l’Izoard, porte des Alpes du Sud
En passant le col de l’Izoard, nous sentons réellement que nous entrons dans les Alpes du Sud. Juste avant de passer le col, au niveau du refuge Napoléon où nous nous accordons un petit diabolo myrtille bien rafraîchissant, nous découvrons un paysage très minéral et désertique, presque lunaire. En redescendant, nous passons près de la Casse Déserte, un site géologique où les éboulis de gravillons n’ont laissé pousser que des pitons rocheux en forme de chandelles. Avec les reflets orangés, nous nous croyons presque de retour dans les déserts du Nord-Ouest argentin 😉
♥ Le col du Galibier,
Nous avons grimpé le col du Galibier en même temps que des concurrents d’une course longue distance, le Supergranfondo Galibier-Izoard. Certes, vu nos vélos et notre chargement, tous les participants de la courses nous ont doublé … mais nous sommes quand même arrivés au col 😉 L’ascension était très belle, avec des vues magnifiques sur le massif des Cerces et sur le sommet du Grand Galibier. Malheureusement, le col s’est couvert 15 minutes avant que nous l’atteignons et nous avons été pris dans une averse (de neige). Il faisait 2°C à l’arrivée et nous avons fait toute la descente sous l’orage et la pluie battante. Ce n’est qu’arrivés au col du Lautaret, 9 km plus bas, et après une tartiflette de juin, que le soleil est revenu et que nous avons pu admirer le massif des Écrins en redescendant vers Briançon.
3. Quand partir ?
Pour parcourir cet itinéraire en intégralité, il faut surtout prendre en compte les dates d’ouverture et de fermeture des grands cols alpins (surtout Iseran et Galibier). Tout dépend des années, mais en général, la route est ouverte entièrement de mi-juin à mi-octobre. Pour suivre l’ouverture des cols, vous pouvez consulter cette page ou ce compte Twitter. Nous sommes partis la deuxième quinzaine de juin et tout les cols étaient ouverts.
Pour ce qui est de la météo, elle est toujours difficile à prévoir en montagne … Nous avons aussi bien eu du beau temps, des orages, de la canicule … qu’une averse de neige en haut du Galibier ! Un seul mot d’ordre : soyez équipés pour toutes les situations !
Nous avons également choisi de partir hors-saison et avons bénéficié de campings peu fréquentés, sans avoir besoin de réserver. En revanche, dès l’ouverture des cols, la route est déjà prise d’assaut par les motos et la circulation est assez importante. Attention également au parcours du Tour de France et d’autres courses, pour lesquelles des routes peuvent être bloquées.
4. L’organisation
Transport
Niveau transport, pour rejoindre le départ de notre itinéraire, Thonon-les-Bains, nous avons opté pour le TER au départ de Lyon : Lyon – Bellegarde / Bellegarde – Thonon-les-Bains (2h50). Pour rentrer à Lyon, nous avons également pris le TER depuis Antibes (mais également possible depuis Nice) : Antibes – Marseille / Marseille – Lyon (7h). Aucun problème pour transporter des vélos non-démontés sur ces itinéraires (en restant dans les TER).
Hébergement
Pour l’hébergement, nous avons alterné entre camping, Warmshowers et hébergement chez de la famille et des amis. Sur 15 nuits, nous avons passé 8 nuits en camping, 3 nuits chez des hôtes Warmshowers (le réseau d’hébergement entre cyclistes), 3 nuits chez de la famille/chez des amis et 1 nuit en bivouac.
Il est possible de faire le trajet intégralement en camping ou de bivouaquer au calme dans les cols. Le réseau Warmshowers est également bien développé sur l’itinéraire. Il y a aussi de nombreux hôtels, gîtes et chambres d’hôtes sur la route pour ceux qui cherchent du confort. En bref, tout est possible, à chacun de trouver sa formule !
Orientation
Pour nous repérer, bien que le parcours soit bien fléché sur toute la route des Grandes Alpes, nous sommes partis avec le topo-guide « La Route des Grandes Alpes« , des éditions VTOPO. Ce guide a l’avantage de bien détailler la route et les dénivelés. En revanche, nous avons trouvé que les étapes présentées dans le guide n’étaient pas très équilibrées. De plus, les camping n’étant pas référencés sur les cartes, il nous a fallu utiliser Google Maps pour trouver nos hébergements.
Il existe aussi une carte IGN et un autre guide que nous n’avons pas utilisé.
5. Notre avis général sur la Route des Grandes Alpes
Bien que cet itinéraire ne soit pas des plus faciles, les paysages traversés sont magnifiques et font de la Route des Grandes Alpes une des plus belles routes de France. Nous en avons pris plein la vue et recommandons vraiment cet itinéraire aux cyclistes amoureux de la montagne. La partie sud de la route nous a moins séduit car les paysages ne sont pas aussi impressionnants qu’au nord des Alpes. Mais nous avons découverts des régions que nous ne connaissions pas et finir au bord de la mer est un vrai must.
Attention tout de même au trafic sur les routes et aux motos, l’itinéraire utilise uniquement des routes et n’est pas sur pistes/voies cyclables.
6 Commentaires
TALIERCIO André
23 mai 2020 le 22 h 54 minMerci pour toutes ces infos qui me seront précieuses pour un prochain voyage.
Félicitations pour votre blog très agréable à explorer.
André
Masson
11 octobre 2020 le 10 h 03 minTout d’abord félicitation pour votre blog. Question vos vélos étaient équipés comment en pignons AR et plateaux AV
Pauline & Simon
12 octobre 2020 le 9 h 45 minBonjour,
Nous avions nos Fahrradmanufaktur TX-400 (ceux de l’Amérique du Sud !). Ils sont équipés de plateaux 26-36-48 et a l’arrière, d’une cassette 11-36.
Avec ces rapports, on peut vraiment mouliner et grimper tous les cols même en étant chargés 😉
lalique
30 juin 2020 le 16 h 47 minsuperbes photos,texte agréable merci pour ces infos!
Je viens tout juste de terminer la route des pyrénées et je vais enchainer sur les alpes des la semaine prochaine.
Votre blog m’a rassuré quant aux difficultées.
Pauline & Simon
30 juin 2020 le 23 h 01 minBonjour, merci pour votre commentaire !
Si vous avez déjà fait les Pyrénées, les Alpes ne devraient plus vous faire peur !
Bonne route,
Pauline
Thibaud
14 août 2020 le 17 h 11 minMerci pour votre partage. Départ dimanche matin pour ma part en 6j.