Lors de notre voyage en vélo en Amérique du Sud, nous avons décidé de rejoindre le fameux Machu Picchu en faisant le trek du Salkantay. Un trek exigeant, de 4 jours, pour lequel nous sommes partis sans agence et sans guide. Nous avons porté toutes nos affaires et sommes partis avec la tente et de quoi cuisiner pour être au maximum autonome. Malheureusement, le temps n’a pas été de la partie et ne nous a pas facilité la tâche…
Nous étions partis initialement pour 6 jours (4 jours de trek, 1 jour de visite du Machu Picchu et 1 jour pour le retour à Cusco). Compte tenu des conditions météo, nous sommes finalement partis 7 jours (4 jours de trek, 1 jour de repos forcé à cause de de la pluie, 1 jour de visite du Machu Picchu et 1 jour pour le retour à Cusco). Quoi qu’il en soit, voici le récit de notre trek, avec nos bons plans et les erreurs à ne pas commettre.
1. Le budget
Pour 7 jours, nous avons dépensé un total de 449 soles par personne, soit 118€ (billets d’entrée, transport ,logement et nourriture), répartis comme suit :
S/. | € | ||
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Total (par personne) | S/. 449 | 118 € | |
Location du matériel | 30 | 8 | correspond à un sac à dos et 2 paires de bâtons (pour 2) |
Transport | 82 | 21,5 | dont 30 soles pour le colectivo entre Collpapampa et Santa-Teresa |
Visite | 162 | 42,5 | dont 152 soles pour le billet du Machu Picchu |
Logement | 73 | 19 | dont 50 soles par personne pour les 2 nuits en auberge à Aguas Calientes |
Nourriture | 102 | 27 | dont 20 soles pour la journée supplémentaire à Aguas Calientes |
Sans prendre en compte la journée de repos forcé à Aguas Calientes, nous aurions dépensé environ 105 € par personne, pour 6 jours.
Sachant qu’en passant par une agence, le trek vous coûtera au minimum 200€ (sur 4 jours).
2. Le materiel
Comme nous partons sans agence, nous devons transporter tout notre matériel de camping, de cuisine, … pour être autonome sur le trajet. Voici la liste de ce que nous avons emporté. Pour compléter le matériel que nous avons, nous allons en louer à la boutique Himalaya, au bout de la rue Procuradores, à Cusco.
Camping et cuisine - Tente - Matelas - Sac de couchage chaud (-10°C et -15°C) - Oreiller - Popote - Réchaud + pare-vent - Alcool pour le réchaud - Allume-feu ou briquet | Vêtements - Chaussures de randonnée ou baskets avec une bonne semelle - Veste de pluie - Doudoune - Polaire - 2 T-shirts - 1 pantalon - 2 paires de chaussettes - Legging et t-shirt chaud pour la nuit - Bonnet et gants - Casquette - Lunette de soleil |
Toilettes/Secours - Petite trousse de toilette (brosse à dent, dentifrice, savon) - Serviette - Crème solaire - Anti-moustique (très important !) - Petite trousse de secours (désinfectant, pansements, Doliprane) | Divers - Lampe frontale - Passeport (pour acheter les billets du Machu Picchu) - Couteau - Smartphone avec Maps.me (le sentier est sur l'application) - Appareil photo |
3. La nourriture (pour 4)
Ne sachant pas si il y avait des points de ravitaillement le long du chemin, nous avons préféré partir avec de de la nourriture pour pratiquement l’intégralité du trek. Dans les faits, il y a toujours des petites tienda dans les villages (Soraypampa, Chaullay, Collpapampa, Playa, Santa-Teresa), où il est possible d’acheter des snacks, des fruits, du pain et éventuellement de quoi cuisiner (pâtes, …). Voici la liste de ce que nous avons emporté au départ, pour 4 jours (de Mollepata à Aguas Calientes) à 4, sachant que nous pouvions nous réapprovisionner à Aguas Calientes.
Petit-déjeuner - Gâteaux secs et dulce de leche (Hugo et Alix) - Avoine et fruits secs (Pauline et Simon) | Snack/Goûters - Barres de céréales/Snickers - Gâteaux secs (notre préférence va aux FRAC chocolat ou cacahuète 🙂 ) |
Déjeuner (4 midis) - 1 kg de fromage - 8 avocats (1 par jour pour 2 personnes) - 16 pains (2 par jour par personne, il est possible d'en racheter dans les villages) - 15 œufs durs | Dîner (4 soirs) - 1kg de riz - 250g de quinoa - 4 sachets de sauce tomate (200g) - 4 cubes de bouillon |
4. L’eau
Il y a de nombreux points d’eau le long du trek. Nous décidons de partir avec une gourde par personne et un système pour purifier l’eau :
– Hugo et Alix ont une gourde filtrante, très pratique
– Nous partons avec des pastilles type Micro-pur, et non avec notre cher filtre, un peu trop lourd pour le trek
Même si nous sommes en montagne, il nous a été recommandé de ne pas boire l’eau directement des sources, car les ruisseaux coulent au mlieu des villages.
Si vous n’avez pas de système pour purifier l’eau, il est possible d’acheter de l’eau minérale à chaque village.
5. Jour par jour
Jour 1 : Mollepata – Soraypampa (18 km, D+ 1160 m, D- 120 m)
Nous nous levons à 4h et nous rendons à l’intersection de l’avenida Arcopata et de l’avenida Apurimac a Cusco pour prendre un colectivo en direction de Mollepata (15 soles par personne). Nous quittons Cusco à 5h et arrivons au village de Mollepata à 7h, après 2h de route de montagne tortueuse.
La bonne idée – Emporter un sac plastique pour le colectivo !
Si vous êtes sujet au mal des transports, il est judicieux d’emporter un sac plastique pour ce trajet …
Après un petit-déjeuner sur la place du village, nous nous mettons en marche à 8h. Le temps est au beau fixe, nous grimpons tranquillement 900 m de dénivelé dans la matinée. Simon trouve un fer à cheval sur le chemin, nous portera-t-il chance pour la suite du trek ? En après-midi, le temps se couvre mais nous apercevons au loin le mont Salkantay bien que son sommet soit dans les nuages. Nous arrivons à Soraypampa à 17h et nous nous installons au premier camping (1 km avant le village, 5 soles par tente).
Nous nous cuisinons un petit repas chaud à la popote. La nuit ne tarde pas à tomber et nous allons vite au lit.
Jour 2 : Soraypampa – Huairaspampa (13 km, D+ 810 m, D- 790m)
Lorsque nous nous réveillons, le temps est couvert, nous ne voyons plus du tout le mont Salkantay. Nous nous mettons en marche à 8h15 et arrivons difficilement au col 4h30 plus tard, à 4.630 m d’altitude. Le chemin est raide, nos sacs sont lourds et nous sommes dans les nuages. Au col, nous ne voyons absolument rien des montagnes qui nous entourent et une petite grêle nous fouette le visage.
L’erreur à ne pas faire – Ne pas regarder la météo avant de partir
Nous avions regardé la météo de Cusco mais elle ne correspondait pas du tout à celle de la vallée du Salkantay. Il vaut mieux regarder la météo de Soraypampa ou directement du Machu Picchu.
Nous nous empressons de redescendre pour sortir des nuages et avoir un peu plus chaud. Malheureusement, les nuages nous rattrapent et nous nous retrouvons sous une pluie battante. Nous nous arrêtons à Huairaspampa, à 15h45.
Nous trouvons un petit toit sous lequel nous plantons nos deux tentes (10 soles par tente). Il pleut toute la soirée, mais nous sommes à l’abri.
Jour 3 : Huairaspampa – Collpapampa (10 km, D+ 70 m, D- 1130 m)
Il pleut toujours lorsque nous nous réveillons 😭
Nous avons déjà pris du retard sur la journée d’hier mais nous n’arrivons pas à lever le camp avant 8h20. Le sentier est boueux, nous marchons sous la pluie et nous ne pouvons vraiment pas avancer vite au risque de glisser dans la boue.
Nous arrivons à Chaullay (lieu initialement prévu pour notre deuxième nuit) à 12h20, dépités par notre matinée. Nous nous renseignons sur les colectivo pour rattraper notre retard et avançons jusqu’au hameau suivant, Collpapampa, où nous aurons plus de chance d’en attraper un le lendemain.
L’erreur à ne pas faire – Sous-estimer les durées de marche
Afin de réaliser le trek entièrement en 4 jours, la deuxième journée de marche devrait débuter de Soraypampa et se terminer à Chaullay (soit 22 km, dont la montée du col à 4.600m). Sachant que la nuit commence à tomber à 17h, il ne faut pas hésiter à partir dès 5h ou 6h pour finir cette étape. En partant à 8h, nous étions pratiquement assurés de ne pas y arriver.
Comme il pleut toujours, nous oublions le camping et trouvons une chambre pour 4 dans une auberge pour 30 soles.
Jour 4 : Collpapampa – Aguas Calientes (27 km en colectivo + 19 km à pied, D+ 900 m, D- 400 m)
Le bus qui doit nous faire rattraper notre journée de retard devait partir de Collpapampa à 7h mais nous ne prendrons la route finalement qu’à 8h.
Nous arrivons à Santa-Teresa à 10h, après 2h de bus (30 soles par personne).
Il ne pleut plus et nous sommes beaucoup descendu en altitude donc malgré le temps couvert, nous avons chaud.
De Santa-Teresa à Hidroelectrica, il n’y a pas de sentier et nous devons marcher le long de la piste. Nous arrivons à 14h, après 3h de marche et 1h de pause pique-nique dans les bananiers.
Il nous faudra encore 3h30 de marche supplémentaires pour arriver à Aguas Calientes (a.k.a. Machu Picchu Pueblo) en longeant la ligne de train qui relie les deux villages.
Nous trouvons une chambre dans une auberge pour 25 soles par personne.
Jour 5 : Aguas Calientes
Aujourd’hui, nous avions prévu de visiter le Machu Picchu dans l’après-midi. Malheureusement, il pleut des cordes… Heureusement, nous n’avions pas réservé nos billets et la météo s’annonce meilleure le lendemain. Nous restons donc une journée à Aguas Calientes, à attendre que la pluie cesse. Une journée de repos forcé, mais qui nous évite de visiter le Machu Picchu sous la pluie.
La bonne idée – Ne pas réserver son billet pour la visite du Machu Picchu
Tout le monde vous dira que le nombre de place est limité, mais une fois sur place, il y aura toujours des « désistements » et de nouvelles places disponibles pour le jour même. Si nous avions réservé nos billets, nous aurions dû visiter le Machu Picchu sous la pluie …
Jour 6 : visite du Machu Picchu
La vente des billets pour l’après-midi ouvre à 10h du matin. Nous commençons la queue à 9h et il y a déjà 50 personnes devant nous. Alix reste à faire la queue tandis que nous partons avec Hugo en direction du camping municipal, à 25 minutes de marche d’Aguas Calientes, au pied de la montée qui mène au Machu Picchu. Nous y installons nos tentes (15 soles par tente) et attendons Alix qui revient à 11h10 avec les billets.
Du camping à l’entrée du Machu Picchu, il y a presque 2000 marches à monter et il nous faudra 1h de grimpe pour en venir à bout. Nous arrivons à l’entrée à 12h20, pique-niquons (interdiction de manger sur le site) et entrons enfin sur le site.
Wahou ! Nous restons tous scotchés devant la vue que nous avons. Un rayon de soleil éclaire juste le site, nous sommes conquis ! D’après les dernières suppositions des archéologues et historiens, le Machu Picchu était la résidence d’hiver des Incas de Cusco. Le site étant situé à 2.400 m d’altitude, soit 1.000 m plus bas que Cusco, la température y était plus douce.
Nous visitons tout l’après-midi (le site ferme à 17h) puis redescendons au camping municipal.
Jour 7 : retour à Cusco
Nous quittons le camping municipal vers 8h30 et nous mettrons 2h pour rejoindre Hidroelectrica. Après avoir grignoté un bout, nous trouvons un van qui nous ramène à Cusco pour 150 soles pour 4.
La route dure 5h30 et nous arrivons à Cusco à 17h30. Nous allons directement rendre notre matériel de location, puis filons à l’auberge Estrellita, où nous retrouvons nos affaires et une chambre.
Une bonne plâtrée de spaghettis plus tard, nous sommes au lit, contents d’être rentrés de cette excursion épique 😊
6. Notre avis général
Compte tenu de la météo que nous avons eu, nous n’avons aucun avis sur les paysages du trek du Salkantay … Cependant, ceux qui ont eu la chance de faire le trek avec une météo clémente nous ont dit que les paysages, notamment au passage du col, étaient très beaux et variés.
Le trek est difficile, d’autant plus en partant sans agence et en portant un sac lourd avec tout le matériel. Il nous semble donc indispensable d’avoir une bonne condition physique avant le départ. Cependant, il n’y a aucune difficulté pour suivre le sentier du trek, qui est tout de même assez fréquenté.
Quoi qu’il en soit, nous n’oublieront certainement pas cette expérience de si tôt 🙂
PS : Merci à Hugo pour la plupart des photos de cet article 🙂
2 Commentaires
Hugo et Alix
11 août 2018 le 6 h 16 minParfait tuto pour bien réussir son trek du Salkantay ! Le fer à cheval de Simon vous porte t’il chance désormais ?! 😁
Pauline & Simon
11 août 2018 le 14 h 59 minIl est bien accroché sur sa sacoche de guidon, mais pas sûr qu’il nous porte vraiment chance 😆