Carnet de route

La Bolivie en vélo – Partie 1 : du Sud-Lipez à Sucre

La Laguna Hedionda et ses flamants roses, dans le Sud-Lipez

Pour cette dixième étape de notre voyage, nous roulons en Bolivie ! Après des débuts difficiles dans la région du Sud-Lipez à vélo, nous optons pour une visite en 4×4. Nous prenons ensuite la route des mines pour rejoindre Potosi, et sa fameuse mine d’argent exploitée depuis le 16ème siècle. Cette étape se terminera finalement dans la belle ville de Sucre. Pour l’instant, nous sommes conquis par la Bolivie, tant par la beauté des paysages que par l’accueil que nous réservent les Boliviens en général. Mais pédaler en Bolivie, c’est dur !

Au programme : des lagunes aux flamants roses, un immense désert de sel, des habits traditionnels boliviens, des mines et du vélo …


L’étape en bref

Les chiffres de l’étape

Distance452 km // Total = 6 137 km
Durée20 jours, dont 8 jours de vélo
Crevaisons / Casses4 crevaisons 🙁
Nuits15 nuits en auberge
2 nuits dans des abris divers (école, ...)
2 nuits en bivouac

Le trajet

Nos coups de cœur

♥ La région du Sud-Lipez avec ses lagunes aux flamants roses et ses volcans enneigés
♥ Le Salar d’Uyuni
♥ La belle ville de Sucre


Nos aventures en détail

1. Uyuni et le Sud-Lipez : nos débuts difficiles en Bolivie

De San Pedro de Atacama, au Chili, nous préparons notre départ vers la Bolivie. Nous prévoyons de traversée la région du Sud-Lipez, vrai défi pour les voyageurs à vélo. Cette région du sud-est de la Bolivie est désertique et se situe entre 3.600 et 4.900 m d’altitude. D’après nos recherches et la documentation disponible en ligne (notamment cette carte, incontournable), il nous faudra 8 jours pour rejoindre Uyuni. Nous partons donc avec 8 jours de nourriture, car l’approvisionnement est quasi-inexistant dans cette région.

Pour rejoindre la frontière de la Bolivie, à 45 km de San Pedro de Atacama, mais 2.000 m plus haut, nous décidons de faire du stop. Nous ne voulons pas commencer les 8 jours de vélo complètement crevés par une telle montée. Nous allons donc à la sortie de la ville en vélo et attendons. Mais, il y a très peu de trafic sur cette route et personne ne s’arrêtera pour nous prendre … Demi-tour, retour à San Pedro.

Pour rejoindre la frontière bolivienne, 2000 m de dénivelé plus haut en 35 km, nous décidons de faire du stop, sans résultat après 3h au soleil ...
La frontière bolivienne à Hito Cajo : une petite cabane au milieu des montagnes !

Nous faisons le tour des agences pour en trouver une qui pourra nous déposer en haut le lendemain.
Avec une journée de retard, nous arrivons finalement en Bolivie, déposés à la frontière en mini-bus. Nous faisons 6 km de vélo jusqu’au refuge de la Laguna Blanca. Nous y arrivons vers 10h du matin et décidons d’y passer la journée, pour nous acclimater, car nous sommes à 4.350 m d’altitude.

A notre entrée en Bolivie, par le Sud-Lipez, accueillis par les vigognes :)
A notre entrée en Bolivie, par le Sud-Lipez
Proche de la Laguna Blanca, dans le Sud-Lipez

Le lendemain, nous prenons la route, enfin plutôt la piste ! Nous sommes prêts pour la traversée de cette région réputée pour ses paysages à couper le souffle. Le ciel est couvert et la piste ne nous permet pas de rouler vite, nous avançons à 7,5 km/h. Nous faisons le tour de la Laguna Blanca, puis arrivons à la Laguna Verde, verte à cause de sa forte concentration en cuivre. Le temps est devenu particulièrement menaçant, les nuages noirs s’agglutinent sur les sommets qui nous entourent. Le vent est glacial. Comme nous n’avons pas vu le soleil de la journée, il fait froid : 5°C à 13h … Nous attaquons notre premier col de la région, à 4.700 m, mais rebroussons chemin 4 km plus loin. Le mauvais temps et le froid ont eu raison de nous. Il était certainement plus sage de ne pas s’embarquer à ces hauteurs avec ces températures et ce temps menaçant. Nous retournons donc au refuge de la Laguna Blanca et espérons que le temps sera meilleur demain.

La Laguna Verde, dans le Sud-Lipez, avec le mauvais temps malheureusement ...
Le mauvais temps qui nous a fait faire demi-tour, avant un col à 4.700 m d'altitude

Le lendemain, le temps est toujours bien couvert. Avec ce ciel gris, les gardes du parc nous disent qu’il risque même de neiger sur les hauteurs… Par contre, personne n’a de météo ici et ne peut nous dire combien de jours le mauvais temps durera ! N’étant pas près à attendre le retour du beau temps ici, nous décidons d’abandonner la traversée du Sud-Lipez à vélo et de rejoindre Uyuni en 4×4. La région est traversée par de nombreux 4×4 de touristes et certains ne sont pas plein car ils ont déposé leurs passagers à la frontière du Chili. Nous en trouvons un qui rentre à Uyuni et qui a 2 places de libre. Les vélos sont chargés sur le toit et nous arriverons à Uyuni 7h plus tard.

Nos vélos sur le toit d'un 4x4, pour une traversée express du Sud-Lipez !

A Uyuni, nous étudions les différentes options qui s’offrent à nous. Nous avons définitivement abandonné l’idée de faire le Sud-Lipez à vélo mais nous avons envie de rouler sur le fameux Salar d’Uyuni en vélo. Nous préparons donc un itinéraire et décidons de partir pour une boucle de plusieurs jours sur le Salar.

Impatients de découvrir ce site incontournable de la Bolivie, nous sommes en selle à 10h. Mais dès que nous sortons de la ville, nous retrouvons un vent de face terrible. A mesure que nous approchons du Salar, situé à 25 km d’Uyuni, le temps se couvre … Arrivés malgré tout à l’entrée du Salar, nous découvrons que tous les abords sont en eaux. Impossible à traverser avec des vélos sans finir dans une marre de sel … Encore une fois, nous abandonnons nos plans et faisons demi-tour.

Tentative infructueuse d'aller sur le Salar d'Uyuni en vélo : les abords sont en eaux, impossible à traverser en vélo ...

Nous rentrons donc à Uyuni, terriblement déçus d’avoir dû abandonner le Sud-Lipez ET le Salar à vélo. C’était l’un des temps fort de notre voyage, que nous attendions depuis le départ. Nous hésitons donc à tourner complètement la page, à continuer notre route sans avoir pu visiter cette région, ou à faire un un tour en 4×4 pour la visiter comme des touristes.

2. Uyuni et le Sud-Lipez en mode touristes

Finalement, comme le temps à l’air d’être au beau fixe pour les prochains jours et que nous ne voulons pas avoir de regrets en quittant cette région, nous réservons un tour de 3 jours sur le Salar et dans la région du Sud-Lipez. Nous embarquons donc avec Alfredo, notre chauffeur-guide-mécanicien, et 4 autres touristes (3 italiens et 1 français) dont un couple d’Italiens de 80 ans !

Pour le premier jour d’excursion, direction le Salar d’Uyuni. Le Salar d’Uyuni est le plus grand désert de sel au monde, avec une superficie d’environ 12 000 km² (équivalent à environ 2 départements français !). L’immensité de ce désert est très impressionnante, du blanc à perte de vue.

La croûte de sel du Salar d'Uyuni, du blanc à perte de vue
Instant méditation sur le Salar d'Uyuni
Simon, sur les tas de sel du Salar d'Uyuni
Les 4x4 d'excursions qui roulent sur le salar d'Uyuni

Nous roulons pendant presque 1h sur la croûte de sel, avant d’atteindre l’île Incahuasi. Cette île, entourée de sel, est recouverte de cactus candélabre dont certains mesurent plus de 10m. D’après les experts, ces cactus ne grandiraient que d’1 cm par an : les cactus de 10 m auraient donc 1000 ans ! Nous finissons cette journée par un beau coucher de soleil sur le Salar, avant d’aller dormir dans un hôtel du sel du village de San Juan de Rosario : les tables, les chaises et les lits sont en sel !

Coucher de soleil avec jeux de miroir sur le Salar d'Uyuni
L'île Incahuasi et ses cactus géants, au milieu du Salar d'Uyuni
Jeux de miroir au bord du Salar d'Uyuni

Pour le deuxième jour d’excursion, nous entrons dans la région du Sud-Lipez. Nous nous arrêtons au bord de plusieurs lagunes, dont la lagune Hedionda qui abrite des flamants roses. Les paysages sont vraiment splendides. Les lagunes sont entourées de sommets enneigés et il y a des groupes de vigognes partout.

La Laguna Canapa, dans la région du Sud-Lipez, Bolivie
Des flamants roses sur la laguna Hedionda, Sud-Lipez, Bolivie
La laguna Honda, dans le Sud-Lipez, Bolivie

Nous continuons notre route jusqu’à l’Arbol de piedra. Cette pierre volcanique a été taillé par l’érosion dans une forme qui rappelle celle d’un arbre.

Puis, en début d’après-midi, nous sommes à la Laguna Colorada : cette lagune est rouge-orangée, à cause de micro-algues.

La rougeoyante Laguna Colorada, dans le Sud-Lipez
Simon, devant la Laguna Colorada
Un flamant rose, à la Laguna Colorada, dans le Sud-Lipez

Pour le troisième et dernier jour d’excursion, nous nous réveillons à 5h, pour aller observer les fumerolles à Sol de Mañana au lever du soleil. Ces fumerolles sont le fruit de l’activité géothermique de la chaîne volcanique qui marque la frontière entre la Bolivie et le Chili. Sur le site, il y a aussi des mares de boue, qui ressemblent à des marmites de sorcière.

Pauline, dans les fumerolles Sol de Manana, au lever du jour
La Laguna Chalviri et ses eaux thermales, au lever du soleil

Nous allons ensuite au bord de la lagune Chalviri, où il est possible de se baigner dans des sources chaudes. Comme il est 8h du matin et qu’il fait encore une température glaciale, on avoue qu’on n’a pas vraiment eu envie de se mettre en maillot de bain … Mais la lumière du matin sur la lagune est vraiment belle. Avant de reprendre la route en direction d’Uyuni, nous allons au désert de Dali, dont les couleurs font beaucoup penser aux toiles du peintre espagnol.

Le désert de Dali, dans la région du Sud-Lipez
Simon, dans le désert de Dali

De retour à Uyuni, nous prenons une journée pour préparer la suite du voyage et nous reposer de ces heures de 4×4 sur des pistes inconfortables. Nous sommes contents d’avoir pu découvrir les paysages magnifiques du Sud-Lipez, même si ce n’était pas en vélo 😊

3. D’Uyuni à Potosi : en selle !

Après notre série de déceptions, nous remontons en selle, pour rejoindre la ville de Potosi, à 200 km d’Uyuni. Comme nous sommes à des altitudes élevées (proche des 4.000 m) et qu’il y a beaucoup de dénivelé, nous prévoyons 4 jours de vélo. Nous quittons Uyuni après avoir dû réparer une crevaison sur le vélo de Pauline et commençons directement à grimper jusqu’à un col à 4.200 m. Le temps est couvert, il ne fait pas très chaud et il y a du vent. Heureusement, il nous pousse sur la moitié de la montée 😊

Paysage de montagnes colorées, sur la route entre Uyuni et Potosi
Une dame qui porte du bois sur son dos, quelque part dans le sud de la Bolivie
Une bolivienne en habits traditionnels, au village de Tica-Tica, entre Uyuni et Potosi
Paysage de montagnes colorées, sur la route entre Uyuni et Potosi

Pour notre première nuit depuis Uyuni, nous plantons la tente près des sources thermales de Calerias, après 45 km de vélo. Nous sommes protégés du vent, ouf ! Les locaux qui tiennent les sources sont très intrigués par notre matériel. Ils auscultent nos vélos et notre tente sous toutes les coutures. Ils restent même avec nous lorsque nous cuisinons car ils n’ont jamais vu de réchaud de cuisine aussi petit !
C’est un peu étrange d’être observé comme ça, mais ils sont vraiment curieux car je crois qu’ils n’imaginent pas que l’on puisse voyager en vélo, dormir dehors, et transporter tout notre matériel dans nos sacoches.

Le lendemain, lorsque nous démontons la tente, les locaux nous observent toujours, intrigués par le concept de « maison pliante » 😊 Nous prenons la route et profitons d’un vent favorable pratiquement toute la journée, même lorsque nous montons notre deuxième col de l’étape à 4.000 m. Après 70 km de vélo, nous arrivons au petit village de Pelca. Nous demandons à 3 filles à l’entrée du village si elles connaissent un endroit où nous pouvons passer la nuit. Elles nous suggèrent d’aller voir à l’école, de l’autre côté du village.

Des lamas qui boivent dans la rivière encore gelée, au village de Villa Mar
Une maman lama et son bébé, au village de Villa Mar
L'école de Pelca, où nous passons la nuit dans une salle inoccupée, entre Uyuni et Potosi, Bolivie

Lorsque nous arrivons à l’école, tous les professeurs sont dans la cours et attendent de commencer une réunion. Nous leur demandons s’il serait possible de passer la nuit dans l’école et ils nous répondent sans hésiter qu’il y a une pièce vide dans laquelle nous pouvons dormir. Le plus surprenant c’est qu’ils ne nous demandent même pas d’où nous venons ou ce que nous faisons ici, ils acceptent immédiatement, par pure gentillesse ! Nous nous sentons bien en Bolivie 😊

Après une bonne nuit au chaud, alors que nous préparons les vélos pour partir, les enfants arrivent à l’école. Entre timidité et curiosité, ils font le tour des vélos et semblent étonnés par tout notre équipement. Notre route pour aujourd’hui ne fera pratiquement que monter, nous partons de 3.400 m pour atteindre 4.100 m. Mais les paysages que nous traversons sont splendides : vallées, montagnes rougeoyantes, canyons encaissés, … C’est dur de pédaler en Bolivie, mais c’est beau !

Un paysage de vallée, sur la route entre Uyuni et Potosi
La petite église du hameau de Chaquilla, en Bolivie, entre Uyuni et Potosi

Vers 16h, nous arrivons au village minier d’Agua de Castillo (à 5km de la mine d’argent de Porco). C’est la sortie des cours, il y a des élèvent partout, et les habitants nous regardent plutôt bizarrement. Contrairement aux deux jours précédents, nous ne nous sentons pas particulièrement les bienvenus. Nous cherchons un hébergement, mais apparemment tous ceux de la ville sont fermés … Nous allons nous renseigner sur la place principale et on nous indique d’aller demander à l’école, encore une fois ! Le directeur est absent et personne ne veut se résoudre à nous installer dans l’école, mais nous serons sauvés par Diego, le professeur de sport. Dans la maison où il loue une pièce, la propriétaire est absente et il y a une pièce vide que nous pouvons utiliser pour la nuit. Encore une nuit avec un toit !

Paysage de la vallée du Siquili, en Bolivie, entre Uyuni et Potosi
Paysage de la vallée du Siquili, avec des lamas, entre Uyuni et Potosi
Paysage de la vallée du Siquili, en Bolivie, entre Uyuni et Potosi

La dernière journée de pédalage avant Potosi aura encore été difficile avec beaucoup de dénivelé. Lorsque nous arrivons à l’entrée de cette autre ville minière, la plus importante de Bolivie, nous vivons le premier vrai choc culturel depuis le début du voyage. Il nous faudra 1h pour traverser la ville, cette fourmilière géante. Ça grouille vraiment de partout, des mini-bus nous doublent à toute allure en nous klaxonnant et les locaux nous observent avec un air bizarre. Nous nous sentons vraiment étrangers, pire que la veille.

Le Cerro Rico, qui domine Potosi
Le portail d'entrée de la ville de Potosi
Dans la ville de Potosi, avec la mine du Cerro Rico en arrière plan

Nous trouvons une auberge dans le centre, où nous retrouvons Adrian (notre ami québécois arrivé la veille) et Marc (un espagnol avec qui nous avions roulé au Chili, après Valparaiso). Nous resterons une journée à Potosi et en découvrons un peu plus sur la cité de la mine d’argent. La ville est surplombée par une montagne, le Cerro Rico (= la montagne riche), où ont été découvert des filons d’argent au 16ème siècle, juste avant l’arrivée des Espagnols. Lorsque ceux-ci apprennent l’existence d’argent à Potosi, ils commencent immédiatement à l’exploiter pour extraire le précieux minerais. Ils construisent d’ailleurs un hôtel de la monnaie, dans lequel seront frappé des pièces en argent jusqu’en 1951 !

Une bolivienne en habit traditionnel, qui vend du jus de fruit dans la rue. Et si elle n'a pas de client, elle tricote ;)
Le mercado Uyuni, à Potosi
Dans une rue du centre de Potosi
A l'angle du mercado central de Potosi

Depuis, l’histoire et l’économie de la ville sont intimement liées à la mine du Cerro Rico. Bien que les filons d’argent ne donnent plus autant qu’auparavant, la mine continue d’être exploitée pour d’autres minerais. Les conditions d’exploitation de la mine ont peu évolué avec le temps et sont semblables à ce qui existait en France au 19ème siècle (genre Germinal) : les galeries sont creusées dans tous les sens et de nombreux mineurs y trouvent la mort lors d’effondrements. Malgré ces conditions, les Boliviens de la région sont nombreux à venir tenter leur chance au Cerro Rico, en espérant un avenir meilleur (car il est vrai que les mineurs gagnent mieux leur vie que la moyenne de la population).

Nous comprenons maintenant un peu mieux l’ambiance bizarre qui règne dans cette ville à 4.000 m d’altitude.

4. De Potosi à Sucre : en route pour la capitale !

Avant de reprendre la route, nous faisons un petit détour par le marché Uyuni, à Potosi, afin d’acheter de quoi pique-niquer pour les prochains jours. Et quelle expérience que ce marché ! Il y a des petites dames en habits traditionnels partout, qui vendent du pain, des pommes, des fromages. Certaines ont un petit chariot roulant pour faire des jus de fruit ou des petits sandwichs. Ça crie dans tous les sens et il est pratiquement impossible de se faufiler dans la foule. Nous en prenons plein les yeux et plein les oreilles, mais nous avons pu acheter ce que nous voulions. Dont un délicieux fromage frais dans un petit panier rempli de foin, miam 😊

Nous quittons donc Potosi pour rejoindre la capitale Sucre, 150 km plus loin, à 2.800 m d’altitude. Car oui, la capitale de la Bolivie est Sucre ! Enfin, Sucre est la capitale constitutionnelle (siège du pouvoir judiciaire, la Cour Suprême) et La Paz est la capitale administrative (siège du gouvernement). La Bolivie fait donc partie des rares pays qui ont plusieurs capitales !

Comme nous passons de 4.000 m d’altitude à 2.800 m d’altitude, nous nous attendons à ce que la route soit assez facile et descende beaucoup. Ce sera en effet le cas le premier jour, nous ne forçons pas beaucoup sur les pédales 😊 A mesure que nous perdons en altitude, le paysage change. Il fait moins froid et l’agriculture se développe.

Paysage de montagnes, sur la route entre Potosi et Sucre
Une belle route qui descend, entre Potosi et Sucre

Nous avions prévu de faire 80 km aujourd’hui, mais étant parti un peu tard à cause de notre détour par le marché, nous nous arrêtons à 17h30, après 70 km. Au milieu de nulle part, nous sommes devant une petite école. Comme les écoles nous ont beaucoup sauvé la mise ces derniers temps, nous tentons notre chance. Nous sommes samedi, donc il n’y a pas d’élève ni de professeurs mais le gardien est là. Il nous autorise à planter notre tente dans la cour, sous l’auvent.

Le lendemain, il nous reste donc une grosse étape pour rejoindre Sucre, principalement en descente, nous l’espérons. Malheureusement, il y aura beaucoup de dénivelé cette journée … Il fait chaud (30°C !), les pentes sont raides et nous poussons souvent les vélos. Nous nous rendons compte que nous ne pourrons pas rejoindre Sucre aujourd’hui, la route sera beaucoup plus longue que prévu. Nous sommes fatigués par ce dénivelé et finissons la route en hélant un bus.

Arrivés à Sucre, nous découvrons une ville très occidentale qui détonne complètement avec ce que nous avons vu de la Bolivie jusqu’à présent. Il y a encore des femmes en habits traditionnels mais il y a aussi des jeunes femmes avec un style très « parisien ». Nous visitons la Casa de la Libertad, où a été signé le traité d’indépendance de la Bolivie en 1825.

La cour de la Casa de la Libertad, à Sucre, Bolivie
La déclaration d'indépendance de la Bolivie, signée en 1825
Le drapeau de Bolivie, dans la Casa de la Libertad, à Sucre

La ville a hérité d’une très belle architecture coloniale et on sent qu’elle a été très riche par le passé. En effet, les propriétaires des mines de la région de Potosi habitaient Sucre et non Potosi, pour son climat plus agréable dû à sa plus faible altitude. Sucre est également la première ville de Bolivie à avoir été doté d’une université (de droit). Et aujourd’hui encore, la ville est très étudiante.

Le gouvernement de la ville de Sucre, sur la place 25 de Mayo
L'église Santa Monica, à Sucre
La Casa de la Libertad, à Sucre, où a été signé la déclaration d'indépendance en 1825

Nous passerons 3 jours à Sucre, avant de prendre la route pour La Paz, l’autre capitale du pays 😊


Le lexique franco-espagnol des Increvables Voyageurs

La coca : la coca. C’est une plante dont les feuilles sont mastiquées à longueur de journée par les Boliviens. La coca aiderait contre les effets de l’altitude, contre la faim et contre la fatigue. Si vous voyez un Bolivien avec une joue de hamster, c’est qu’elle est pleine de coca !

El frio : le froid ! Sur cette étape, nous n’avons retrouvé la chaleur qu’en descendant à Sucre (2.800 m d’altitude). Sinon, nous avons toujours eu froid, très froid. Ce qui nous a le plus interpelé, c’est que les Boliviens ont aussi froid que nous, même lorsqu’ils habitent toute l’année à 4.000 m d’altitude ! lls nous disent toujours : « Frio, no ? »

Las calaminas : la tôle ondulée. Bien que nous ayons peu roulé sur les pistes du Sud-Lipez en vélo, nous avons pu voir qu’elles sont dans un état terrible … Elles ont d’ailleurs souvent cet effet de tôle ondulé que nous avons rencontré sur la Carretera Austral, au Chili. C’est très désagréable en vélo, comme en 4×4 !

El almuerzo completo : le menu du déjeuner. En Bolivie, nous découvrons les grands marchés des villes et leurs stands qui servent un délicieux menu du déjeuner pour 1€-1,5€ ! A ce prix-là, plus besoin de faire des courses 😊

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4 Commentaires

  • Répondre
    Pascal et odile
    29 juin 2018 le 13 h 12 min

    Roucoucou vous, on vit vos aventures comme dans un bon vieux roman ou un bon documentaire. Mon coeur palpite et j’ai froid ou très chaud d’une ligne de votre récit à l’autre ligne. C’est FA BU LEUX !! Des milliards de bisous des prinquettois.

    • Répondre
      Pauline & Simon
      5 juillet 2018 le 23 h 17 min

      Merci pour vos encouragements ! On vous fait plein de bisous aussi 🙂

  • Répondre
    Philou et Mathildou
    22 juillet 2018 le 14 h 44 min

    Moi je dis que le 4×4 c’est de la triche. A ce rythme la vous allez arriver en Colombie fin Août ! Du coût je boycotte la suite de vos aventures…. bon OK, je suis un peu devenu accro à votre plume, j’aurais donc du mal à ne pas vous lire.
    Bonne route, on vous attend en Suisse avec impatiente pour manger une véritable fondue Moitié / Moitié. Pleins de becos.

    • Répondre
      Pauline & Simon
      22 juillet 2018 le 14 h 58 min

      C’est bon, on a repris notre rythme de tortue, ne nous attendez pas en Suisse pour la fondue avant janvier ! Bisous 😊

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