Pour cette première étape de notre voyage, nous vous emmenons en Patagonie, plus précisément en Terre de Feu, en Argentine et au Chili. Cette étape est pour nous celle de la découverte du voyage au très long cours. Nous prenons petit à petit nos marques pour l’année à venir. Mais avant les premiers coups de pédales, l’aventure a débuté avec le transport des vélos de Lyon jusqu’en Argentine ! Et après une pause touristique à Buenos Aires, nous avons repris l’avion pour Ushuaïa, d’où le véritable périple a débuté.
Au programme : des cartons d’emballage, de l’avion, du soleil, du vent, des guanacos et du vélo …
L’étape en bref
Les chiffres de l’étape
Distance | 340 km |
Durée | 13 jours, dont 8 jours de vélo |
Crevaisons / Casses | 0 🙂 |
Nuits | 4 nuits en hôtel/auberge (Buenos Aires et Ushuaïa) 4 nuits en cabane abandonnée/autre lieu couvert 2 nuits chez l'habitant 1 nuit en bivouac |
Le trajet
Nos coups de cœur
♥ Buenos Aires, la capitale argentine, très animée
♥ Ushuaïa et ses alentours : le Lago Escondido et les montagnes enneigées
♥ La découverte de la faune locale : nous avons vu nos premiers lamas (des guanacos en réalité) et même des flamants roses !
Nos aventures en détail
1. De Lyon à Buenos Aires, ou comment voyager avec des vélos en avion
Après une soirée emballage de vélos, à base de papier bulle, scotch, carton et film étirable, nos vélos sont prêts à prendre l’avion ! 14h de vol plus tard, nous sommes à Buenos Aires. Nous trouvons rapidement un taxi qui veut bien nous conduire en centre ville avec nos volumineux bagages. Après quelques essais façon Tetris, tout rentre dans la camionnette. Nous montons les vélos tels quels dans la chambre d’hôtel, en attente de notre vol pour Ushuaïa, 3 jours plus tard.
Nous passons donc 3 jours à Buenos Aires et nous nous souviendrons surtout de la ville pour sa chaleur écrasante ! C’est sans conteste l’été ici et la ville garde bien la chaleur. Nous découvrons à pied les quartiers de la capitale argentine, très vaste et diversifiée. Tout est organisé en cuadras (l’équivalent des block au Etats-Unis), ce qui rend l’orientation plutôt facile 🙂 Mention spéciale pour le Puerto Madero et pour le quartier de la Boca.
2. Ushuaïa, le VRAI départ et les premiers coups de pédales
Nous réservons un taxi pour nous emmener à l’aéroport, nous et nos vélos. Notre vol pour Ushuaïa dure 3h45. L’arrivée à Ushuaïa en avion est très impressionnante car on a l’impression que l’avion va se poser sur la mer jusqu’au dernier moment ! Surtout qu’autour, on ne voit rien à part de l’eau et des montagnes aux sommets enneigés : c’est vraiment le bout du monde ! Nous récupérons nos vélos et nos bagages rapidement, au milieu des valises des autres passagers. Ils ont l’air d’avoir survécus au voyage. L’atelier déballage de cartons et remontage des vélos se passe sans encombre.
Nous sommes mercredi 10 janvier, il est 18h quand nous quittons l’aéroport d’Ushuaïa, à vélo ! Juste avant de sortir du parking, nous tombons sur un voyageur à vélo français, qui arrive tout droit d’Alaska et qui va prendre l’avion pour rentrer en France. Son unique conseil aura été : « Il y a beaucoup de vent dans la région, vraiment beaucoup de vent. Même si c’est le début de votre voyage et que vous avez envie de pédaler, n’hésitez pas à faire du stop … » Au moins, ça donne le ton pour les prochains jours 🙂
Après une déconvenue sur Warmshowers à Ushuaïa (problème de compréhension entre notre hôte et nous), nous trouvons une auberge de jeunesse dans laquelle nous pouvons rester une nuit. Le lendemain matin, après quelques provisions en prévision de nos premiers jours sans croiser un village, nous allons au panneau du bout du monde « El fin del Mundo ». Nous y rencontrons Cesar et sa troupe qui viennent de terminer leur voyage depuis le nord de l’Argentine. Ils nous donnent deux bonnes adresses pour nos prochaines nuits. Nous commençons donc sereinement, sûrs d’avoir un abri pour la nuit.
Notre première journée de pédalage se passe bien, nous faisons 62 km pour aller au Lago Escondido, où nous allons passer la nuit dans une cabane abandonnée, sur les conseils de Cesar. Le ciel est couvert mais les paysages sont beaux : nous sommes entourés de montagnes et le lac où nous dormons est magnifique.
Le lendemain, nous parcourons encore 56 km, principalement en descente (génial !) avant d’arriver à Tolhuin, petite village de la Terre de Feu, où nous passons la nuit dans l’annexe de la boulangerie principale. Le patron est fan de sport et d’expéditions et garde une chambre à disposition des cyclistes ou motards en vadrouille dans la région ! Un vrai bon plan 🙂 Les murs de la chambre sont couverts de messages de voyageurs, nous retrouvons même un mot des Chat-Roule (dont nous avions suivi le voyage il y a 4 ans !).
3. La découverte de la Terre de Feu et l’enfer du vent …
On nous avait prévenu, il y a beaucoup de vent ici … vraiment beaucoup de vent ! Après un bivouac à la vue imprenable, nous nous en rendons compte rapidement, lorsqu’au réveil, notre tente tremble de toute part. Nous la rangeons donc avec le plus grand soin pour éviter qu’elle ne s’envole et nous prenons la route, vent de face. Après 1h30 de vélo, nous avons fait 7 km … C’est vraiment impossible de lutter ! Nous nous arrêtons dans une estancia pour attendre que le vent se calme mais il ne se calme pas. Finalement, nous abdiquons déjà et faisons du stop. Rapidement, nous sommes emmenés par la police, qui nous conduit à 12 km de la ville de Rio Grande. Nous pensons pouvoir faire la distance restante en vélo, mais le vent a encore forci. Une heure plus tard, nous avons fait 3 km … C’est là que notre sauveur du jour, Marcos, nous aperçoit et nous propose de nous emmener en ville. Il nous propose également de nous héberger chez lui ! C’est le grand luxe 🙂
La Terre de Feu, depuis Rio Grande, nous apparaît vraiment comme une terre hostile : il y a peu de points de ravitaillement possibles, les paysages ressemblent à des steppes arides (rien n’y pousse vraiment à cause du vent incessant) et même la ville de Rio Grande n’est pas le genre de ville à laquelle nous nous attendions. Nous avons été incapables de retirer de l’argent aux distributeurs automatiques de la ville, car apparemment, ils ne prennent pas les cartes étrangères ! Un conseil donc si vous passez par là : prenez des espèces, et changez-les au casino ! La ville de Rio Grande s’est en fait développée dans les années 80, suite à des incitations fiscales : les entreprises n’y payent pas d’impôts ! Et en effet, nous n’avons pas trouvé d’autres raisons de venir s’installer ici … 😉
Les jours qui suivent se ressemblent étrangement et sont surtout marqués par un costaud vent de face. Le lendemain, nous arrivons à pédaler 36 km (à une allure de 8,5 km/h) au prix d’efforts surhumains et nous nous arrêtons dans une station de pesage de poids lourds, tenue par la gendarmerie locale. D’abord un peu perplexes face à notre demande de passer la nuit ici, ils nous ouvrent finalement une cabane en tôle attenante et nous la proposent pour la nuit. Nous dormirons donc entre des pneus usagés, un barbecue et un bloc électrogène. Mais à l’abri du vent, et de la pluie qui s’est à présent invitée à la fête.
Au réveil, le vent souffle déjà fort. Nous ne ferons que 23 km ce jour-là et finiront la journée en stop pour atteindre San Sebastian, le poste frontière argentin. Nous y passerons la nuit dans un salle en face des douaniers. Sur les conseils de l’homme de ménage du poste de douane, nous nous réveillons à 5h du matin pour rouler avant que le vent ne se lève : c’est un succès, nous profitons de 2h sans vent ! Miracle ! Nous passons la frontière chilienne à 7h du matin et nous arrivons à pédaler jusqu’à 13h, après une journée de 57 km. Nous dormons dans une petite cabane/abri de bus à 100 km de Porvenir, le village où nous devons prendre le ferry pour traverser le détroit de Magellan.
Nous décidons de nous réveiller encore une fois avant que le vent ne se lève. Mais cette fois, c’est le déluge … Nous ne partirons qu’à 8h du matin et la piste que nous devons prendre est détrempée. Le vent souffle (encore) et après 6 km, nous faisons du stop pour abréger le trajet. Nous arrivons donc plus tôt que prévu à Porvenir et nous pouvons prendre le ferry pour rejoindre Punta Arenas, de l’autre côté du détroit de Magellan.
Nous nous reposons actuellement deux jours à Punta Arenas, mais rendez-vous au prochain épisode pour la suite de nos aventures … Moins ventées, croisez-les doigts pour nous 😉
Le lexique franco-espagnol des Increvables Voyageurs
✏ El viento : le vent, notre ennemi sur cette étape ! On a entendu plusieurs fois : « La Patagonie est un synonyme de vent » … On espère que nous l’aurons dans le dos pour notre prochaine étape !
✏ El ripio : la piste de gravier, c’est-à-dire l’enfer pour le cycliste ! Si les routes secondaires ne sont pas pavées, elles sont en ripio, et tous ceux qui nous croisent nous saluent avec une expression qui dit « courage ! »
✏ Las facturas : rien à voir avec des factures, mais c’est comme ça que s’appellent les viennoiseries dans les boulangeries argentines ! Les meilleures que nous avons goûté pour le moment étaient celles de la Panadería « La Unión » à Tolhuin. Elles valent vraiment le détour !
✏ El dulce de leche : la confiture de lait, une sorte de caramel crémeux, notre allié calorique du petit-déjeuner pour bien démarrer la journée !
✏ El asado : le barbecue ! Les Argentins en sont fans et il est généralement délicieux. Lorsque nous avons dormi dans une cabane au bord du Lago Escondido, nous sommes tombés sur 4 Argentins venus passer la soirée au bord du lac et faire un asado, ils nous en ont bien sûr proposé un morceau … qui était énorme ! Après ce festin, repus, et une bonne nuit de sommeil, nous sommes repartis tout frais le lendemain 🙂
21 Commentaires
Marie Galn
19 janvier 2018 le 22 h 06 minSuper, cette idée de blog. Les paysages ont l’air somptueux et vous semblez avoir déjà rencontré des gens sympas. C’est ça, aussi, les voyages ! Je vous souhaite de prochains kilomètres avec moins de vent. Ça va, les muscles, sur ces premiers kilomètres ? Je sais que vous êtes bien entraînés mais vous avez peut-être forcé un peu…
Pauline & Simon
19 janvier 2018 le 23 h 40 minAvec le vent, on a l’impression de dépenser 4 fois plus d’énergie donc les muscles sont bien sollicités ! On profite de notre repos en ce moment à Punta Arenas 😉
ds
19 janvier 2018 le 22 h 12 minbonsoir,
Très beau reportage ! déjà beaucoup d’aventures , de galères, de joies et un repos à PUNTAS ARENAS .
bises papa et maman
Aude&Ben
20 janvier 2018 le 0 h 01 minChouette récit et magnifiques photos!! Profitez bien de votre repos 😴 et on 🤞 pour que El viento soit dans le dos
Bisous
Pauline & Simon
20 janvier 2018 le 1 h 20 minMerci !! Bisous à vous 3 😊
Ludo
20 janvier 2018 le 0 h 12 minTrop bien ce premier article, on a l’impression d’être un peu avec vous 🙂
Merci pour le partage et bonne continuation
Bisous aux lamas
Pauline & Simon
20 janvier 2018 le 1 h 22 minOn essaye d’attraper un lama et on vous envoie une photo, promis 😉
Vianney et Agnès
20 janvier 2018 le 9 h 57 minGénial ! Amusez vous bien !
Et contre le vent il y a le vélo couché 😉
Pauline & Simon
20 janvier 2018 le 16 h 47 minRejoignez-nous alors 😉
Del & Ben
20 janvier 2018 le 13 h 10 minDel&Ben
Superbe! Vous en avez bavé, mais peut-être que les jours venteux sont définitivement derrière vous. Bonne continuation. Bises.
Pierre Kespy
21 janvier 2018 le 12 h 54 minSuper de vous lire.
Trop contend pour vous. Pedalez bien avec peu de vent ou dans le dos.
Mais le vent fort c’était surtout ushuaia? Ou c’est aussi au Chili?
Bonne route.
Pierre et Sophie.
Pauline & Simon
21 janvier 2018 le 13 h 08 minC’est partout le vent ! On espère que ça va se calmer un peu pour avancer plus tranquille.
À bientôt!
Pauline et Simon
Alicia
21 janvier 2018 le 15 h 03 minGénial ce premier article, on s’y croirait! Bon courage les amis! J’ai hâte de suivre le reste de votre périple 👀. Besos
Isa
21 janvier 2018 le 21 h 37 minDe quoi rêver toutes ces photos ! Même si les conditions météo ne sont pas encore en votre faveur ! Courage à vos mollets de coq pour les prochains kilomètres !
Béthi & Pierre
22 janvier 2018 le 22 h 37 minGénial de vous suivre dans vos aventures grâce à ce premier récit ! On attend la suite avec impatience ! 😊
Bises
briez
23 janvier 2018 le 18 h 22 minSuper sympa vos photos et vos témoignages.
On vous souhaite bon vent.
Au plaisir de suivre votre superbe périple.
bisous
Chantal et Bernard
Olivier PELHÂTE
25 janvier 2018 le 18 h 32 minBonjour A tous les deux,
Trop classe votre voyage, profitez bien !
Votre carnet de route est super.
Continuez bien ; « la vie est ce qui arrive quand on avait prévu autre chose »
Bises
CHRISTINE
26 janvier 2018 le 16 h 25 minSimon, un coucou de l’ouest vers le sud pour un anniversaire que tu vas fêter au bout du monde.
Plein de bises à vous deux et bravo pour vos récits . Une petite pensée toute particulière vous accompagne …
Sylvie DELAY CASADO
26 janvier 2018 le 23 h 08 minHello les jeunes,
On pense bien à vous, ici il pleut beaucoup, le Rhône sort de son lit
J’espère que vous allez bien, merci pour toutes ces photos
Vous nous faites rêver …
bon courage, on vous embrasse
Sylviane, Sylvie, Denis et Bruno
Papy et Mamie
28 janvier 2018 le 16 h 35 minCoucou les enfants !
Génial ! Marie nous passe votre voyage… ce qui nous permet de vous rattraper en cours de route…
Bon anniversaire à Simon…
Bravo pour les détails pratiques !
Bon vent… Bisous à tous les deux.
Yves-Pierre & Françoise
29 janvier 2018 le 8 h 55 minNous admirons votre organisation et merci de vos nouvelles par ce reportage .Tous nos souhaits de belles découvertes malgré la météo tourmentée de cette partie du monde.